« Qui regarde vers lui resplendira
sans ombre ni trouble au visage »
Ps.33
Une rencontre historique
Le 12 février 2016, notre Pape François et le patriarche orthodoxe Cyrille créaient l’événement : Pour la première fois depuis l’an 1054, date du grand schisme entre les Églises d’Orient et d’Occident, une rencontre avait lieu.
Une rencontre historique décryptée par le Père André Daigneault, o.ss.t. :
Pour bien comprendre ce qui s’est passé à Cuba, il faut comprendre quelques points importants.
Tout d’abord que chez les orthodoxes, il y a deux Églises-sœurs : La grecque et la russe.
Les grecs orthodoxes professent descendre directement des premières communautés chrétiennes fondées par les Apôtres dans les provinces orientales de l’empire romain. On les estime à 300 millions dans le monde. Présents dans la zone orientale de la Méditerranée (Grèce, Turquie, Syrie’ Liban, Israël, Palestine, Égypte, Arménie, Géorgie). Le responsable est le patriarche Bartholomée.
Les orthodoxes russes sont dans les zones de peuplement slave : Russie, Ukraine, Biélorussie, Bulgarie, Serbie, Roumanie, Moldavie. Le responsable est le patriarche Cyrille de Moscou. Le siège apostolique est à Kiev.
Depuis le grand schisme de 1054, l’Orient et l’Occident ont rompu le dialogue et se sont excommuniés mutuellement.
Voici un lien utile pour en savoir plus sur les dissensions entre nos deux Églises :
Orthodoxes/Catholiques : Les divergences
Après 1000 ans, voilà qu’avec Paul VI et Athënagoras, avec Jean-Paul II et Alexis II, avec Benoit XVI et Bartholomée, et enfin avec François et Cyrille, de nombreux rapprochements se sont effectués. Le dernier en date est donc celui de Cuba, le 12 février dernier.
Pourquoi Cuba ? L’Europe ayant été cause de schisme et de querelles, Cyrille souhaitait un terrain neutre pour la rencontre. Comme il rencontrait ses communautés en Amérique du sud (Cuba, Paraguay, Brésil) et que le Pape rencontrait la sienne au Mexique, on s’est mis d’accord pour le nouveau-monde, Cuba, pays neutre et laïque.
Il faut dire aussi qu’il y avait convergence entre le patriarche et le pape. Précisons que Cyrille, homme d’expérience, avant son élection, fut ministre des relations extérieures du patriarcat. Dans ce cadre, il était bien considéré dans la société et dans l’Église. Par son élection et son œcuménisme, un grand pas s’est effectué vers l’Église catholique.
Son Église partage la position du Pape sur beaucoup de questions relatives à l’éthique sociale, la situation du christianisme en Europe et dans le Proche Orient, et au rapprochement orthodoxe-catholique.
À Cuba, accueillis avec sympathie par Raul Castro, les deux leaders religieux se sont rencontrés pendant deux heures à l’aéroport de La Havane. Le président cubain a assisté à la signature des Accords et à la conférence de presse de Cyrille et François.
De quoi a-t-on parlé à Cuba ? Les entretiens restent confidentiels, mais le documents final, écrit en russe et en Italien, comporte 30 numéros. La déclaration commune évoque :
a) Les persécutions contre les chrétiens et les moyens de stopper ce génocide.
b) La défense des valeurs chrétiennes dans le monde.
c) La mise de coté des contradictions théologiques et canoniques entre les deux Églises, ainsi que des désaccords internes.
d) L’union des efforts pour sauvé la chrétienté dans les régions où elle est persécutée.
e) L’organisation d’urgence d’une réunion entre le Patriarche et le Pape sur ce thème
f) L’annonce du concile Pan Orthodoxe pour juin 2016 pour passer à l’action.
Voici le lien pour en savoir plus sur cette déclaration commune :La rencontre de Cuba :12 février 2016
Cette rencontre historique est porteuse d’espérance parce que préparée et souhaitée depuis Paul VI en 1968. Que de patience !